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Les tumeurs cérébrales

8 mai 2024

Raymond Lepage, Ph. D., Docteur en biochimie
Raymond Lepage, Ph. D., Docteur en biochimie
Vulgarisateur scientifique

Le cerveau est le centre de nos pensées, de nos émotions, de notre langage, de nos gestes, et il contrôle notre cœur et notre respiration. Nous sommes tous conscients des dégâts causés à cet organe par les accidents vasculaires cérébraux. Mais nous connaissons moins les types de tumeurs cérébrales, ses causes, ses symptômes ainsi que les diagnostics et les traitements disponibles.

tumeurs cerebrales

Les tumeurs cérébrales peuvent être bénignes ou malignes, et peuvent s'accompagner de métastases. Contrairement à de nombreuses tumeurs situées ailleurs dans le corps, les tumeurs cérébrales, même bénignes, posent problème en raison des contraintes de croissance imposées par la rigidité de la boîte crânienne. De plus, leur accès chirurgical peut être difficile, ce qui limite leur traitement.

Il existe deux grandes catégories de tumeurs cérébrales. La première est les tumeurs « primaires », qui se développent à partir de divers types de cellules du cerveau. Elles peuvent se développer dans les nerfs, les muscles, les vaisseaux sanguins, les glandes hypophyse et pinéale, et les membranes. Les tumeurs secondaires, elles, sont beaucoup plus fréquentes et proviennent de métastases de tumeurs malignes situées dans d’autres parties du corps, comme les seins, les poumons et les reins.

Les tumeurs cérébrales primaires se développent à partir d’une croissance anormale de cellules dans le cerveau ou à proximité. Progressivement, ces cellules perdent leurs fonctions normales, ce qu'on appelle l’aplasie. Ces cellules peuvent comprimer des structures avoisinantes et, dans le cas de tumeurs malignes, se disséminer pour former des métastases à distance. Selon la Société du cancer, 3 200 Canadiens reçoivent un diagnostic de cancer du cerveau chaque année, et 2 500 en décèdent. Les cancers du cerveau et du système nerveux central sont la 10e cause de décès par cancer au Canada.

Il existe plus de 120 types de tumeurs cérébrales dont les principaux sont :

  • Les gliomes (astrocytomes, glioblastomes, oligodendrogliomes, épendymomes), qui représentent les deux tiers des tumeurs primaires du cerveau. La majorité des gliomes sont malins, notamment le glioblastome, soit le cancer cérébral le plus courant chez l’adulte.
  • Les méningiomes sont des tumeurs qui se développent à partir de la membrane entourant le cerveau et la moelle épinière. Bien qu’ils soient le plus souvent bénins, ils constituent la forme la plus fréquente des tumeurs bénignes du cerveau.
  • Le médulloblastome est une tumeur plus fréquente chez les nourrissons et les enfants, se formant à partir de cellules embryonnaires qui persistent après la naissance. Localisé dans la partie inférieure arrière du cerveau, il peut perturber le drainage du liquide céphalo-rachidien, entraînant une augmentation de la pression intracrânienne.
  • Le neurinome de l'acoustique (schwannome vestibulaire) est un type de tumeurs qui touche certains nerfs, notamment le nerf principal reliant l’oreille interne au cerveau.

Il existe plusieurs autres types de tumeurs cérébrales, tels que les tumeurs du plexus choroïde, les tumeurs des cellules germinales, les tumeurs pinéales, les tumeurs hypophysaires, etc.

Causes des tumeurs cérébrales

Les causes exactes du développement des tumeurs cérébrales et des cancers du cerveau restent mal définies. Bien qu’elles ne semblent pas de nature franchement héréditaire, elles sont plus fréquentes dans certains syndromes ou certaines maladies héréditaires. Cependant, deux facteurs de risque ont été associés à leur développement.

L’irradiation de la tête et du cou (radiographie, radiothérapie) peut légèrement accroître le risque de développer une tumeur cérébrale plusieurs années plus tard.

Un affaiblissement des défenses de l’organisme (immunodépression) dans certaines maladies héréditaires et maladies chroniques, telles que le sida, peut augmenter le risque à long terme de développer un lymphome cérébral.

D’autres facteurs de risque ont parfois été mis en association comme l’âge, certains virus ou encore l’exposition à des agents polluants (pesticides, plomb, etc.).

Symptômes des tumeurs cérébrales

Les symptômes des tumeurs cérébrales dépendent principalement de leur taille, de leur vitesse de croissance et de leur emplacement dans la boîte crânienne, en fonction de la proximité des structures critiques. Les tumeurs bénignes entraînent généralement des symptômes qui apparaissent lentement, parfois si discrètement qu’ils ne sont ressentis que plusieurs mois ou années plus tard. En revanche, les tumeurs malignes se développent rapidement, souvent en quelques jours ou semaines et peuvent causer des symptômes plus graves, parfois d’apparition soudaine.

Les principaux symptômes des tumeurs cérébrales incluent(5) :

  • mal de tête, parfois plus intense le matin ou lors d’activités;
  • convulsions;
  • nausées et vomissements;
  • changements touchant la personnalité, la pensée, l’humeur et le comportement;
  • difficulté à parler ou à comprendre les mots;
  • mouvements anormaux, difficulté à marcher, faiblesse d’un côté du corps;
  • troubles de la motricité fine;
  • difficulté à avaler ou à manger;
  • troubles de la vue, tels qu’une vision légèrement floue, une vision double ou une perte de vision;
  • troubles de l'audition et de l’équilibre;
  • engourdissement d’une partie du corps;
  • confusion;
  • coma.

Diagnostic des tumeurs cérébrales

Antécédents médicaux, anamnèse et examen physique

Le diagnostic d’une tumeur cérébrale commence par l'anamnèse détaillée, comprenant la description des symptômes ressentis, en plus des antécédents médicaux personnels et familiaux. L’examen physique est également essentiel et peut comprendre un examen visuel et auditif, afin d’éliminer les nombreuses affections causant des symptômes similaires.

Imagerie

L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est l’outil diagnostique principal pour les tumeurs cérébrales qui touchent les tissus mous, c’est-à-dire non osseux, à l’exception de celles qui atteignent le crâne lui-même. Certaines variantes de l’IRM, combinées à une angiographie, à une spectroscopie ou à une perfusion, peuvent être utilisées pour visualiser l’état des vaisseaux sanguins, des caractéristiques de la tumeur moins visibles à l’IRM, ou encore le débit sanguin alimentant la tumeur.

La tomodensitométrie (scan) constitue souvent la première étape d'imagerie pour déceler un effet de masse.  Elle permet également d’évaluer les structures osseuses entourant une tumeur, puis elle est utilisée chez les patients chez qui l’IRM n’est pas une option : soit les personnes obèses morbides ou claustrophobes.

La tomographie par émission de positrons (TEP) est également utilisée pour confirmer si certaines régions ciblées à l’IRM sont probablement cancéreuses, c'est-à-dire qu'elles montrent une activité élevée du radiotraceur ou s’il s’agit de tissu cicatriciel associé à une activité faible du radiotraceur.

Biopsie

Si la tumeur est opérable, une biopsie du tissu suspect est réalisée pendant la chirurgie pour enlever la tumeur, puis le tissu est envoyé pour analyse microscopique.

Si la tumeur est inopérable en raison de sa profondeur dans le cerveau, une biopsie stéréotaxique peut être envisagée. Cette technique consiste à fixer un cadre spécial autour de la tête du patient pour limiter les mouvements pendant que le chirurgien insère une fine aiguille à biopsie directement dans la tumeur. L’IRM est utilisée pour guider précisément l’intervention.

Analyses en laboratoire

Les analyses sanguines et urinaires ont généralement une utilité limitée dans le diagnostic des cancers du cerveau. Cependant, dans le cas de certaines tumeurs de l’hypophyse, la mesure des taux d’hormones qu’elles sécrètent, comme l’hormone de croissance dans l’acromégalie et la prolactine dans le prolactinome, peut permettre de les diagnostiquer et de suivre leur évolution.

Dans les autres cas, ces analyses sont principalement utilisées pour évaluer le bon fonctionnement des autres organes et s’assurer que le patient est en mesure de subir les interventions chirurgicales et autres mesures nécessaires au traitement.

Traitement des tumeurs cérébrales

Dans la mesure du possible, le traitement des tumeurs cérébrales commence généralement par une intervention chirurgicale, souvent suivie d’une radiothérapie et/ou d’une chimiothérapie. Dans certains cas, la radiochirurgie (scalpel gamma) peut être utilisée. Cette technique consiste à diriger un rayon X très précisément sur la tumeur pour la détruire.

Des corticoïdes peuvent être utilisés pour réduire la pression intracrânienne et des anticonvulsivants pour contrôler les crises d’épilepsie.

Pour les cancers secondaires résultant de métastases d’autres cancers, le traitement est généralement semblable à celui du cancer primaire et utilise les mêmes médicaments.

Soins palliatifs

Les tumeurs cérébrales malignes limitent significativement l’espérance de vie des patients. Ces cancers posent un défi particulier, car leur évolution peut rapidement compromettre la capacité des patients à prendre des décisions importantes concernant les soins médicaux de fin de vie, y compris les soins palliatifs et, du moins au Québec, le choix personnel de recourir à l’aide médicale à mourir.

Sources7
  1. Mayo Clinic. « Brian Tumour ». https://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/brain-tumor/symptoms-causes/syc-20350084. Consulté le 6 mai 2024.
  2. Société canadienne du cancer. Statistiques sur le cancer du cerveau et de la moelle épinière. https://cancer.ca/fr/cancer-information/cancer-types/brain-and-spinal-cord/statistics. Consulté le 6 mai 2024.
  3. Fondation canadienne des tumeurs cérébrales. Types de tumeurs cérébrales. https://www.braintumour.ca/fr/faire-face-a-une-tumeur-cerebrale/types-de-tumeurs-cerebrales. Consulté le 6 mai 2024.
  4. Société canadienne du cancer. Risques de tumeur au cerveau et à la moelle épinière. https://cancer.ca/fr/cancer-information/cancer-types/brain-and-spinal-cord/risks Consulté le 6 mai 2024.
  5. Société canadienne du cancer. Symptômes de la tumeur au cerveau ou à la moelle épinière. https://cancer.ca/fr/cancer-information/cancer-types/brain-and-spinal-cord/signs-and-symptoms. Consulté le 6 mai 2024.
  6. Société canadienne du cancer. Diagnostic des tumeurs au cerveau et à la moelle épinière. https://cancer.ca/fr/cancer-information/cancer-types/brain-and-spinal-cord/diagnosis Consulté le 6 mai 2024.
  7. M.H. Bilsky. Le Manuel Merck. « Overview of intracranial tumors”. https://www.merckmanuals.com/en-ca/professional/neurologic-disorders/intracranial-and-spinal-tumors/overview-of-intracranial-tumors. Consulté le 6 mai 2024.
Raymond Lepage, Ph. D., Docteur en biochimie
Raymond Lepage, Ph. D., Docteur en biochimie
Vulgarisateur scientifique
Pendant une cinquantaine d’années, Raymond Lepage a agi comme biochimiste clinique responsable de laboratoires tant publics que privés. Professeur agrégé de clinique à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, il a également été consultant, chercheur, expert juriste et conférencier. Auteur ou coauteur de plus de 100 publications parues dans des congrès et des revues scientifiques, il consacre désormais une partie de sa semi-retraite à la vulgarisation scientifique.