Parole de spécialiste — 10 minutes
Qu’est-ce que le syndrome des jambes sans repos (SJSR)?
Faisant partie des mouvements anormaux qui perturbent l’endormissement ou le sommeil, le syndrome des jambes sans repos (SJSR) se manifeste par une sensation d’inconfort dans les jambes et parfois les bras (démangeaisons, décharge électrique, douleur, fourmillement, picotement, etc.) en position assise ou couchée. La personne ressent un besoin irrépressible de bouger les jambes, ce qui peut nuire à l’endormissement. À la longue, le manque de sommeil entraîne de la fatigue et de la somnolence durant le jour.
Environ 10 % de la population canadienne en souffrirait, mais moins de 3% nécessiterait un traitement médicamenteux. À noter que la plupart d’entre elles sont aussi atteintes d’un trouble des mouvements périodiques des membres pendant le sommeil (MPMS), c’est-à-dire qu’elles bougent leurs jambes (et parfois leurs bras) de façon involontaire durant le sommeil. Le SJSR peut survenir à tout âge, surtout après 50 ans, notamment chez les femmes, qui sont deux fois plus touchées que les hommes[1].
Les causes de SJSR
Le SJSR dit primaire (ou précoce) ne semble pas avoir de cause connue et serait lié à l’hérédité, surtout lorsque le trouble apparaît avant 40 ans. On pense qu’une carence en fer au niveau des neurones causerait un manque de dopamine, entraînant ainsi les symptômes associés au SJSR.
Dans sa forme secondaire (ou tardive), le SJSR découlerait notamment d’une condition comme la grossesse ou une mauvaise circulation sanguine, d’une maladie chronique comme le diabète ou l’insuffisance rénale, d’un trouble neurologique comme la sclérose en plaque ou la maladie de Parkinson. Il peut également découler de l’usage ou du sevrage de médicaments ou de drogues.
Le SJSR peut aussi être associé aux facteurs suivants :
- Le tabagisme ou son sevrage (temporairement);
- L’alcoolisme;
- L’obésité;
- La sédentarité.
Diagnostic
Le patient est généralement conscient des symptômes du SJSR, car ils se produisent à l’état d’éveil. Le médecin posera donc son diagnostic en interrogeant le patient sur son envie irrésistible de bouger les jambes et en se fondant sur les critères cliniques suivants [2] :
- Cette envie est-elle parfois accompagnée de sensations inconfortables ou inhabituelles?
- Commence-t-elle ou s’accentue-t-elle le soir ou encore lorsque la personne est au repos?
- Disparaît-elle, partiellement ou totalement, lorsque la personne bouge?
- L’envie est-elle due à une autre affection, comme des crampes aux jambes, de l’arthrite ou des douleurs musculaires?
Traitement
Un traitement est particulièrement indiqué lorsque les symptômes provoquent de l’insomnie prolongée plusieurs fois par semaine.
Si le SJSR n’est pas d’origine héréditaire, le médecin devra s’attaquer à la cause du syndrome. Par exemple, il prescrira des suppléments en cas de carence en fer ou en acide folique, substituera un médicament à l’origine du SJSR ou traitera la maladie qui cause le syndrome.
Si la cause du syndrome ne peut être traitée, il existe plusieurs traitements, médicamenteux ou non, pour atténuer le SJSR et favoriser le sommeil. Lorsque les symptômes sont légers ou modérés, le changement de certaines habitudes de vie peut réduire leur intensité ou leur fréquence, comme faire de l’exercice régulièrement (vélo, marche, etc.), adopter une bonne hygiène de sommeil et éviter la caféine, l’alcool et la nicotine. Par ailleurs, il est souhaitable de réduire le stress autant que possible en privilégiant des activités de détente, comme la méditation, le yoga, la musique douce et la relaxation.
Les mesures suivantes peuvent également apporter un soulagement des symptômes :
- Massage des jambes
- Bains chauds
- Coussins chauffants ou sacs de glace sur les jambes
- Coussin vibrant
- Acupression
- Étirements légers
Lorsque les symptômes sont fréquents ou graves, il est probable que le médecin prescrive un médicament des catégories suivantes :
- Les agents dopaminergiques, qui agissent sur les récepteurs de la dopamine dans le cerveau;
- Les anticonvulsivants ou antiépileptiques lorsque le sommeil est également perturbé par des mouvements involontaires des jambes;
- Les sédatifs, comme les benzodiazépines, qui aident à mieux dormir. Ils sont généralement réservés aux cas les plus graves en raison de leur potentiel de dépendance et de leurs effets secondaires, notamment la somnolence diurne;
- Les analgésiques narcotiques (opioïdes), qui calment les douleurs. Ils sont prescrits en dernier recours aux cas graves en raison des effets indésirables et du risque de dépendance.
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Sources2
- Institut national d’excellence en santé et en services sociaux. NEUPROMC – Traitement du syndrome des jambes sans repos, Avis au ministre, octobre 2015. https://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/INESSS/Inscription_medicaments/Avis_au_ministre/Octobre_2015/Neupro_2015_10_cav.pdf
- Dunkin, M. A. « Restless Legs Syndrome (RLS) », WebMD, 23 février 2020, https://www.webmd.com/brain/restless-legs-syndrome/restless-legs-syndrome-rls