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Centre du savoir — 5 minutes

Y a-t-il des risques médicaux liés à la ménopause?

30 septembre 2024

Dre Marie Farmer M.D., Ph. D.
Dre Marie Farmer M.D., Ph. D.
Consultante médicale

La ménopause peut être déterminée par une période d’un an sans menstruation et correspond aux dernières règles. La période entourant la ménopause est la périménopause et s’accompagne de symptômes tels que des bouffées de chaleur et des sueurs nocturnes, des troubles urinaires et une sécheresse vaginale, des sautes d’humeur, des troubles du sommeil et une prise de poids. Au-delà des symptômes, il faut savoir repérer les complications éventuelles qui découlent du changement hormonal à l’origine de la ménopause.

Femme yoga

Les complications de la ménopause sont variées

Les complications liées à la ménopause doivent être prises en charge en raison des risques occasionnés pour la santé de la femme. Selon les recommandations actuelles, il est important de prévenir certaines pathologies ayant un impact sur la qualité de vie.

La santé du cœur

Chez les femmes, les complications cardiovasculaires sont plus fréquentes après la ménopause. Avant que celle-ci s’installe, les femmes bénéficient d’une protection hormonale supplémentaire et sont mieux protégées contre les accidents cardiovasculaires que les hommes. Avec la ménopause, le risque cardiovasculaire devient aussi élevé chez les femmes que chez les hommes. Au sein des deux groupes, on observe autant d’infarctus du myocarde et d’AVC (accidents vasculaires cérébraux). Ces complications sont corrélées aux éléments suivants :

  • une tension artérielle élevée (HTA)
  • un diabète de type 2
  • l’obésité qualifiée par un IMC supérieur à 30
  • un tour de taille dépassant 88 cm (35 pouces)
  • le tabagisme
  • une augmentation du cholestérol, des triglycérides ou d’autres lipides dans le sang (dyslipidémie) qui favorise l’amoncellement de plaques dans les parois des artères (athérosclérose)
  • la sédentarité caractérisée par le manque d’activité physique
  • des antécédents particuliers pendant les grossesses, dont un accouchement prématuré, de l’hypertension artérielle, du diabète, un retard de croissance du bébé, un décollement placentaire
  • la présence d’une particularité génétique de la coagulation, nommée le « Facteur V Leiden »
  • des antécédents de thrombose veineuse profonde
Les troubles du sommeil

Les complications liées au sommeil sont aussi fréquentes et comportent à la fois un retentissement direct sur la qualité et la quantité de sommeil. Le sommeil a aussi des répercussions sur le déroulement de la journée, la cognition et la santé mentale incluant des risques d’absentéisme au travail et de dépression. Parmi les complications à rechercher, on note :

  • l’obésité (IMC > 30) à l’origine d’une augmentation du risque de l’apnée du sommeil
  • l’insomnie chronique à l’origine de la fatigue chronique, d’état dépressif ou de trouble de l’humeur
  • le syndrome d’apnée du sommeil à l’origine d’un risque accru de complications cardiovasculaire
Les troubles de santé mentale

Les enjeux liés à la santé mentale sont fréquents et résultent à la fois des modifications hormonales et de leurs conséquences sur l’organisme. Ils peuvent aussi entraîner une foule de complications, notamment :

  • l’irritabilité
  • l’atteinte de la mémoire à court terme
  • la difficulté à se concentrer
  • l’aggravation d’un TDA/H, pour les femmes qui en sont porteuses
  • le trouble de l’humeur, parfois accompagné d’anxiété et de dépression
  • la constitution d’un « brouillard cérébral », pouvant mener à une baisse importante de l’estime de soi
  • l’augmentation du stress
  • la diminution de la libido
La santé génito-urinaire

Le syndrome génito-urinaire de la ménopause, qui rassemble les complications urinaires et vaginales, est à l’origine de symptômes couramment évoqués par les femmes. On y retrouve entre autres les envies urgentes et parfois fréquentes, les fuites urinaires, les démangeaisons vulvaires, ainsi que les douleurs lors de rapports sexuels. Les complications rencontrées varient. Il est primordial de bien les repérer, puisque certains de ces symptômes ressemblent à s’y méprendre à une ITS :

  • les infections urinaires à répétition
  • la diminution de la libido
  • la douleur au moment des relations sexuelles (dyspareunie)
  • les cancers de l’utérus et/ou des ovaires sont à dépister, selon les antécédents personnels et familiaux et d’après les recommandations médicales, car les risques de survenue sont plus probants dans cette fourchette d’âge
  • les saignements et pertes postménopause sont à investiguer, on y recherchera une pathologie (ITS, infection, cancer)
La santé musculosquelettique

Les fractures, douleurs ou inconforts musculaires sont fréquents en période de ménopause et/ou de postménopause. Ils surviennent chez les femmes ayant des conditions particulières, des antécédents personnels ou encore des susceptibilités familiales. De nombreux outils de dépistage existent, comme le FRAX (questionnaire qui permet d’établir le risque de fractures sur les 10 années à venir). Les éléments pouvant influer sur la santé musculosquelettique sont :

  • un indice de masse corporelle inférieur à 18,5
  • une ménopause précoce (avant 40 ans)
  • des antécédents de fracture de fragilité ou de fatigue
  • des antécédents parentaux de fracture de la hanche
  • le tabagisme actif
  • un traitement par glucocorticoïdes, c’est-à-dire à base de cortisone, en cours
  • une consommation d’alcool excédant 3 verres par jour
  • un âge avancé
  • la sédentarité, augmentant le risque de fracture ainsi que le risque de douleur osseuse, articulaire et musculaire

Une vie équilibrée est la clé

Tel que mentionné dans les recommandations médicales, il est important pour les femmes de demeurer en bonne santé, et ce, même après la ménopause. Ceci permet de diminuer l’impact négatif et les complications de la ménopause sur la qualité de vie. Les mesures suivantes devraient être appliquées, sachant que, de toute façon, une femme prend en moyenne 10 kg entre l’âge de 40 et de 60 ans, indépendamment de la ménopause :

  • arrêter de fumer ou de vapoter
  • limiter la consommation d’alcool
  • pratiquer une activité physique régulière, sur une base hebdomadaire d’au moins 150 minutes
  • avoir une alimentation conforme aux recommandations
  • lutter contre la prise de poids excessive ou l’anorexie du vieillissement, afin d’avoir une saine composition corporelle musculaire et graisseuse