Parole de spécialiste — 4 minutes
Quand le stress relâche : le piège du syndrome post-stress
8 octobre 2024
Vous y êtes! Après plusieurs journées entières de grand stress, vous avez enfin terminé toutes les tâches à accomplir avant les vacances. Vous avez eu quelques nuits courtes, vous êtes à bout de souffle, mais enfin, il est temps de profiter d’un repos bien mérité après tant d’efforts… Alors que le stress retombe et que vous commencez à vous détendre, un mal de tête s’installe, rapidement suivi des premiers symptômes d'un rhume.
Si ce scénario vous semble familier, sachez que vous n’êtes pas la seule personne à éprouver ce qu’on appelle le « syndrome post-stress », — Let-Down Effect, en anglais.
Les hormones du stress, alliées ou ennemies?
En période de stress, le corps libère de puissantes hormones. Cette réaction était en effet essentielle à la survie de nos lointains ancêtres qui vivaient dans des environnements hostiles. Devant une situation qui menaçait la vie, l’activation des mécanismes de stress leur permettait de se préparer à combattre ou à fuir [1].
Force est d’admettre que, pour la plupart d’entre nous, ces situations de danger se font rares. Nous ressentons désormais le stress de façon quasi quotidienne, et ce, sans que notre vie soit réellement en péril. Cette situation produit d’importants effets sur l’organisme, notamment une augmentation de la tension artérielle, du reflux gastrique, un manque d’énergie et de l’irritabilité, pour n’en nommer que quelques-uns. Avec des conséquences aussi intenses et potentiellement néfastes, pourquoi ressentons-nous parfois les effets du stress seulement lorsque ce dernier diminue?
Jusqu’où peut-on aller?
En réalité, lors de périodes de stress intense – cet examen tellement important, cette date de tombée qui arrive trop rapidement – notre corps sécrète des « hormones du stress », telles que le cortisol et l’adrénaline. Ces hormones peuvent avoir un effet bénéfique à court terme sur nos mécanismes de défense. Elles peuvent ainsi renforcer l’efficacité du système immunitaire et réduire l’inflammation, nous empêchant de tomber malade ou, du moins, d’atténuer les premiers signes d’infection. Autrement dit, le corps active son mode de protection, nous permettant donc de faire face aux situations stressantes [2].
Le problème survient lorsque le stress persiste trop longtemps. Dans ce cas, ces hormones exercent une influence négative, affaiblissant notre système immunitaire et nous rendant plus vulnérable aux infections que vous auriez normalement combattues [3]. Lorsque le stress s’atténue et que les niveaux de cortisol et d’adrénaline retombent, nous commençons à nous rendre compte des effets de l’infection qui s’est installée sans que nous ne le remarquions au départ. Nous nous retrouvons alors en phase de syndrome post-stress.
Le stress, peut-on vraiment le mesurer?
Qu’il soit bon ou mauvais, le stress fait partie intégrante de nos vies modernes. Il est maintenant clair que ses effets à long terme nous exposent à un risque de développer divers troubles de santé. Bien que certaines personnes semblent mieux résister au stress, d’autres en ressentent les effets de manière plus prononcée. Il serait alors intéressant de pouvoir quantifier le niveau de stress à l’aide d’examens simples, comme des tests sanguins; mais est-ce vraiment possible? Nos experts se penchent sur cette question.
Sources3
- Understanding the stress response – Harvard Health (consulté le 2 octobre 2024)
- Sapolsky RM, Romero LM, Munck AU. How do glucocorticoids influence stress responses? Integrating permissive, suppressive, stimulatory, and preparative actions. Endocr Rev. 2000 Feb;21(1):55-89. doi: 10.1210/edrv.21.1.0389. PMID: 10696570.
- Glaser, R., Kiecolt-Glaser, J. Stress-induced immune dysfunction: implications for health. Nat Rev Immunol 5, 243–251 (2005). https://doi.org/10.1038/nri1571