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Parole de spécialiste — 17 minutes

Ostéoporose : stoppons cette voleuse silencieuse !

La plupart des gens ne surveillent la santé de leurs os que pendant certaines périodes comme l’enfance et la grossesse. Tous les parents et futurs parents savent très bien que le calcium et la vitamine D sont essentiels à la santé des os du fœtus et de l’enfant. Une fois la croissance terminée, beaucoup ont toutefois l’impression que cette ossature robuste est là pour la vie. Ce n’est que des dizaines d’années plus tard (vers l’âge de 50 ans chez l’homme et après la ménopause chez la femme) que nous nous rendons compte que, pendant toutes ces années, une voleuse silencieuse se livrait lentement, mais sûrement au pillage de cette matière précieuse que sont nos os.

Qu’est-ce que l’ostéoporose ?

L’ostéoporose est une maladie qui touche deux millions de Canadiens et qui se caractérise par une densité osseuse anormalement faible. Selon Ostéoporose Canada, le tiers des femmes et le cinquième des hommes se fractureront la hanche, la colonne vertébrale, le poignet ou l’épaule au cours de leur vie à cause de l’ostéoporose [1]. Ces fractures représentent 80 % de toutes les fractures chez la femme ; elles sont plus fréquentes chez la femme ménopausée que l’infarctus, l’AVC et le cancer du sein réunisDans l’année suivant une fracture de la hanche, le risque de décès augmente de 33 % chez l’homme et de 20 % chez la femme. Ce risque persiste, quoiqu’à un degré moindre, pendant les 10 années suivantes [2]. Ces chiffres devraient convaincre chacun et chacune d’entre nous de l’importance de garder nos os en bonne santé.

Causes

  • la baisse de la production d’œstrogène [3] ;
  • une mauvaise alimentation ;
  • la sédentarité ;
  • la prise de médicaments ;
  • des maladies comme l’hyperactivité de la parathyroïde et de la thyroïde ;
  • la malabsorption intestinale (maladie cœliaque, maladie inflammatoire chronique de l’intestin) ;
  • les troubles rénaux [4].

Facteurs de risque

Si la ménopause ou le fait de rapetisser considérablement sont des raisons assez évidentes de consulter, de nombreux autres facteurs contribuent au risque global de développer l’ostéoporose au cours des années suivantes.

  • le sexe ;
  • l’âge ;
  • l’apport alimentaire en calcium et en vitamine D ;
  • la sédentarité ;
  • la consommation d’alcool ;
  • le tabagisme ;
  • les antécédents familiaux d’ostéoporose ou de fractures ;
  • les antécédents personnels de fractures à la suite d’un simple choc ;
  • la tendance aux chutes ;
  • certaines maladies ;
  • la prise de certains médicaments.

Ostéoporose Canada propose un questionnaire en ligne qui peut vous aider à établir votre propre niveau de risque. L’organisme fournit en outre une calculatrice très utile pour vous aider à vérifier si vous consommez suffisamment de calcium.

Diagnostic

Ostéodensitométrie

L’ostéoporose peut être prévenue et traitée avec succès, mais comme pour beaucoup d’autres maladies, plus tôt le traitement est amorcé, plus il a de chances de réussir. En l’absence de fractures causées par des os affaiblis (fractures de fragilité), le diagnostic d’ostéoporose repose presque entièrement sur l’ostéodensitométrie, une mesure de la densité minérale osseuse (DMO). Cet examen peut être effectué à l’aide d’un certain nombre d’appareils, mais la méthode la plus courante demeure l’absorptiométrie à rayons X biphotonique ou en double énergie (DEXA) de la hanche et de la colonne vertébrale. Depuis 1994, on établit le stade d’avancement de l’ostéoporose en comparant la DMO du patient à celle des jeunes adultes de la population de référence. Les résultats sont exprimés sous forme de « score T ». Un score T égal ou inférieur à -2,5 (moins 2,5) suggère fortement la présence d’ostéoporose. Un score T de -1,0 (moins 1,0) à -2,5 indique de l’ostéopénie (faible densité osseuse), tandis qu’un résultat supérieur à -1,0 est tout à fait normal.

Analyses sanguines

Le taux de calcium dans le sang est généralement normal même en présence d’ostéoporose à un stade avancé. Par contre, il est particulièrement utile pour détecter d’autres maladies des os lorsqu’il est associé au taux sanguin de vitamine D.

D’autres analyses de sang peuvent également servir à déterminer les causes de l’ostéoporose :

  • le dosage de l’œstrogène chez la femme ou de la testostérone chez l’homme ;
  • le bilan de la fonction thyroïdienne et parathyroïdienne ;
  • test de fonction rénale ;
  • test de malabsorption intestinale ;
  • l’électrophorèse des protéines ;
  • le dosage de la phosphatase alcaline sanguine (une enzyme osseuse) ;
  • l’excrétion urinaire de calcium.

Il existe enfin des tests sanguins dits « ésotériques » qui permettent de mesurer directement les fragments protéiques provenant de tissus osseux résorbés (C-télopeptides, P1NP, etc.). Cependant, ces tests servent surtout à mesurer l’effet de différents médicaments sur la densité osseuse.

Traitement

La déminéralisation osseuse (résorption) est une conséquence physiologique normale du vieillissement, un processus qui ne peut être évité. L’ostéoporose, en revanche, est une exacerbation de ce processus physiologique qui, elle, peut être ralentie. Le traitement de l’ostéoporose consiste à prévenir ou à freiner la perte osseuse et à réduire le risque de fractures. À cette fin, il existe sur le marché un certain nombre de traitements, dont la pharmacothérapie. Le traitement de l’ostéoporose diffère légèrement selon qu’il est prescrit à une femme ménopausée ou à un homme ou une femme non ménopausée.

Changement des habitudes de vie

Tous les traitements débutent par un changement des habitudes de vie :

  • consommer suffisamment de calcium et de vitamine D ;
  • faire de l’exercice ;
  • cesser de fumer ;
  • réduire sa consommation d’alcool ;
  • réduire la prise de glucocorticoïdes ;
  • prévenir les chutes.

Hormonothérapie

Chez les femmes ménopausées, l’ostéoporose est causée par une baisse du taux d’œstrogène ; l’hormonothérapie à base d’œstrogène seul ou en concomitance avec de la progestérone peut augmenter efficacement la densité osseuse, réduire le risque de fractures et aider à soulager des symptômes indésirables comme les bouffées de chaleur. On prescrit parfois aussi des modulateurs sélectifs des récepteurs d’œstrogène (SERM), également appelés « œstrogène de confection ». Chez les hommes et les femmes non ménopausées, le traitement de première intention consiste pour sa part à corriger la cause sous-jacente : un faible taux de testostérone chez l’homme, une malabsorption intestinale ou des troubles thyroïdiens ou parathyroïdiens chez les sujets de tous les groupes.

La deuxième partie du traitement consiste à administrer un médicament de la famille des bisphosphonates (alendronate monosodique, étidronate, etc.). Les bisphosphonates agissent comme un revêtement protecteur à la surface des os contre les ostéoclastes, un groupe de cellules pouvant causer la dégradation du tissu osseux. Selon le médicament prescrit, le traitement peut être administré par voie orale à une fréquence quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle. Il convient de bien suivre les indications du pharmacien : prendre le médicament à tel moment de la journée, éviter de le prendre en même temps que des suppléments de calcium, rester debout au moins 30 minutes après l’ingestion et jusqu’après le premier repas de la journée.

L’acide zolédronique

Il existe aussi un traitement annuel à l’acide zolédronique administré par voie intraveineuse qui nécessite une perfusion par du personnel médical qualifié. Pour les cas plus sérieux, d’autres médicaments comme le dénosumab (Prolia) et la tériparatide (Forteo) peuvent être de rigueur.

Le succès du traitement est généralement confirmé après un ou deux ans par une nouvelle ostéodensitométrie. Certains tests sanguins (C-télopeptide, P1NP, etc.) peuvent cependant être effectués trois et six mois après le début du traitement pour confirmer l’efficacité ou l’observance du traitement par le patient.

Conseils pour prévenir l’ostéoporose

Fort heureusement, l’évolution de cette voleuse silencieuse peut être freinée bien avant qu’il n’y ait un risque sérieux de fractures nécessitant la prise de médicaments coûteux.

Les changements de mode de vie décrits précédemment sont à la base de la prévention de l’ostéoporose :

  • Consommer du calcium en quantité suffisante (amandes, soya, haricots, produits laitiers, pois, poisson, oranges, viande, brocoli) ;
  • Envisager au besoin de prendre des suppléments de calcium et de vitamine D ;
  • Faire de l’exercice tous les jours (deux heures et demie par semaine) ;
  • Cesser de fumer ;
  • Modérer sa consommation d’alcool.

Pour du soutien professionnel, nous sommes là pour vous aider.

Nous offrons des services qui peuvent aider votre médecin à diagnostiquer l’ostéoporose et ainsi, à déterminer le bon traitement.

Si vous avez des questions ou désirez obtenir plus d’information, n’hésitez pas à contacter le service à la clientèle de Biron Groupe Santé au 1 833 590-2714.

Sources4
  1. « À propos de la maladie », Ostéoporose Canada. https://osteoporosecanada.ca/a-propos-de-la-maladie/, consulté le 7 novembre 2019.
  2. « Persistence of Excess Mortality Following Individual Nonhip Fractures: A Relative Survival Analysis », Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism. https://academic.oup.com/jcem/article/103/9/3205/4996518, consulté le 7 novembre 2019.
  3. « Osteoporosis Causes », Endocrine Web. https://www.endocrineweb.com/conditions/osteoporosis/osteoporosis-causes, consulté le 7 novembre 2019.
  4. « Quelle est l’origine de l’ostéoporose? », L’ostéoporose, ce n’est pas drôle – commencer dès aujourd’hui. http://www.prevention-osteoporose.ch/quelle-est-lorigine-de-losteoporose.html, consulté le 7 novembre 2019.
Raymond Lepage, Ph. D., Docteur en biochimie
Raymond Lepage, Ph. D., Docteur en biochimie
Vulgarisateur scientifique
Pendant une cinquantaine d’années, Raymond Lepage a agi comme biochimiste clinique responsable de laboratoires tant publics que privés. Professeur agrégé de clinique à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, il a également été consultant, chercheur, expert juriste et conférencier. Auteur ou coauteur de plus de 100 publications parues dans des congrès et des revues scientifiques, il consacre désormais une partie de sa semi-retraite à la vulgarisation scientifique.