Mammographie ou échographie mammaire: quelle est la différence?

La mammographie est une radiographie des seins à faibles doses de radiations. Elle produit des images en deux dimensions qui permettent de voir certaines structures internes. Grâce à cet examen, il est possible de détecter des anomalies de petite taille comme des kystes, des calcifications et de petites tumeurs, qui ne sont pas repérables à la palpation. L’examen prévoit deux radiographies de chaque sein: une en vue horizontale et une en vue oblique. Pour obtenir des images de qualité optimale, une compression est appliquée sur le sein quelques secondes à la fois.

Depuis 1998, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) du Québec offre un programme de dépistage volontaire et gratuit qui invite les femmes de  50 à 74  ans à passer une mammographie tous les 2 ans.

Pour avoir accès au programme, les femmes de 50 ans ou plus doivent avoir reçu une lettre d’invitation, qui leur est envoyée par la poste tous les 2 ans. Cette lettre tient lieu d’ordonnance médicale et est acceptée dans tous les centres désignés par le MSSS [2]. Une liste de ces centres ainsi que les délais de rendez-vous peuvent être consultés en ligne [3]. Il est également possible de participer au programme sur obtention d’une ordonnance délivrée par un professionnel de la santé.

La mammographie de dépistage ne permet pas de détecter tous les cancers, notamment les plus petits. Il est donc préférable de répéter le test à intervalles réguliers. Un résultat faussement négatif peut rassurer les femmes et les amener à négliger d’autres symptômes ou à abandonner le programme de dépistage.

La mammographie peut également détecter des lésions qui ne sont pas cancéreuses (faux positifs) et qui vont mener à des interventions plus intrusives (biopsies). Les résultats faussement positifs sont plus fréquents chez les femmes plus jeunes. Sur une période de 10 ans, la moitié des femmes présenteront un faux positif, le plus souvent à la première mammographie. Cette probabilité diminue considérablement lorsque la ou le radiologue dispose d’une mammographie antérieure pour fins de comparaison. Et naturellement, les faux positifs causent souvent beaucoup d’anxiété [4].

Il existe une version plus sensible de la mammographie appelée « tomosynthèse » ou « mammographie 3D ». La précision des images en 3D réduit la nécessité d’examens complémentaires ou de rappels. De plus, elle améliore jusqu’à environ 30 % la détection du cancer du sein, en particulier les cancers de petite taille qui, à la mammographie 2D, peuvent être cachés par le chevauchement des tissus [5].

L'échographie mammaire est un examen complémentaire à la mammographie. Indolore et efficace, elle permet de déterminer la nature des lésions observées afin de préciser le diagnostic (kystes, etc.), ce qu’une mammographie ne peut pas faire.

Après application d’un gel de contact sur la peau, une sonde émettrice d’ondes sonores de haute fréquence est déplacée sur toutes les surfaces du sein. Ces ondes sont traduites en images visibles sur un écran.

L’échographie est surtout utilisée aux fins suivantes [6]:

• Établir la nature (liquide ou solide) des masses senties à la palpation ou d’une image qualifiée d’anormale (ou d’incertaine) à la mammographie;
• Remplacer la mammographie lorsqu’elle est contre-indiquée en cas de grossesse;
• Guider visuellement le médecin lors du prélèvement d’une biopsie mammaire.

Il est important de préciser que l’échographie mammaire n’est pas un examen servant au dépistage du cancer du sein et ne remplacera jamais la mammographie [7].

Grâce au développement des techniques diagnostiques et à l’apparition de nouveaux traitements, le taux de survie après un diagnostic de cancer du sein est de plus de 80 % au bout de 5 ans. Le taux de mortalité lié à ce type de cancer a diminué de moitié dans les 40 dernières années [8]. La moitié de cette baisse serait attribuable aux programmes généralisés de dépistage par mammographie [2].